lundi 5 novembre 2007

dr Salomon Deruf-Dr en Sciences cognitives-NY-USA


Les Parents ont-ils le droit de dissimuler leurs souffrances par des Non-dits?

[ 1ère partie ]

Nos enfants doivent-ils s'intéresser à notre passé,à notre vécu ?
La révélation d'un certain nombre de Non-dits peut avoir des conséquences incalculables.
Si l'enfance du Père (ou de la Mère) est à l'opposé de celle de l'enfant,les Parents ont souvent envie que leur enfant comprenne d'où il vient ; par contre , si l'enfance des Parents a été marqué par une grande souffrance , mais qu'ils ont réussi à élever leur enfant dans un certain confort,le résultat est souvent différent.

Prenons un exemple tragique: la shoah

Pour nos Parents,fils ou fille de la shoah,une telle tragédie a été l'évènement le plus traumatisant et le plus marquant de leur vie.
L'enfant va en prendre conscience dès son plus jeune âge où il va être confronté aux Non-dits, à des regards voilés , à des gestes à peine ébauchés...............bien que très curieux, l'enfant ne va poser aucune question ,et ne va pas s'approcher de certains lieux ou de certaines images médiatiques.
Les Parents peuvent demeurer très silencieux, et souvent très réticents car leurs souvenirs sont pénibles : d'une part ils savent pertinemment que l'enfant ne peut intégrer l'holocauste ( eux-memes l'ont ils intégré?) et d'autre part , ils ne veulent en aucun cas ni lui dire qu'ils ont souffert ,ni lui montrer que la vie peut être imprégnée de forces impures .
Or pour l'enfant, le monde est perçu dès le départ comme une organisation parfaite et complète,où les effets sont reliés aux causes et ceci , avant toute représentation intellectuelle.

Si les Parents ne parlent pas de la shoah à leur enfant, celui-ci peut mal interpréter ce silence notamment en pensant que ses Parents le jugent incapable de percevoir la souffrance.
Bien que cela soit en partie vrai , l'enfant se sent indigne de recevoir des confidences.
Alors que très souvent le silence des Parents est basé sur le désir de surprotéger leur enfant , celui-ci le ressent comme un signe de sa possible immaturité et il peut , dès lors , par représailles masquer des aspects importants de sa propre vie .

Bien des situations sont difficiles à expliciter aux enfants.

" l' être humain est un être de langage " a dit un jour Françoise Dolto ,ce sont par les échanges de langage que l'enfant va se construire depuis sa conception et tout au long de son développement. Le langage doit être en harmonie avec le comportement , il va permettre à l'enfant de surmonter des épreuves ,ce qui ne passe pas par le langage (les Non-dits) reste pour l'enfant , privé de sens.
Alors , bien-sur , il faut se demander si on doit tout dire à un enfant?
La fameuse excuse qui consiste à dire que l'enfant est trop petit pour comprendre , est un leurre ; les Parents se doivent de montrer à leur enfant qu'ils supplient chaque jour D.ieu de lui épargner de telles souffrances .
Il faut parler à son enfant avec des mots simples ,le ton employé doit être normal et non enfantin;tout vocabulaire bêtifiant ,toute condescendance tendrait à montrer que l'on perçoit l'enfant comme un être peu intelligent.
La finalité d'un tel dialogue est d'essayer de montrer à l'enfant ce qu'il peut gagner à affronter une situation difficile; D.ieu envoie à l'individu une épreuve qu'il a toujours la possibilité de surmonter,l'enfant doit acquérir la madréga qui lui permette de penser que tout est pour le Tov


Fin de la 1 ère partie-Dr S.Deruf-Dr en Sciences cognitives-New -York-5768