jeudi 22 février 2007

Texte du Rav Haim Yaacov SCHLAMME

A un niveau humaniste, les initiatives qui émanent de mécènes et de services d’entraides peuvent s’expliquer par le fait que des personnes animées d’un désir de dépasser leurs seules préoccupations pour leur propre personne et pour les membres de leur famille les plus proches, réfléchissent aux possibilités qui s’offrent à elles d’être à l’écoute de leurs sentiments de générosité, et de passer à la réalisation d’une activité altruiste. Lorsque ces réflexions débouchent sur une réalisation concrète, les personnes vivent la satisfaction de voir leurs efforts pour autrui porter leurs fruits.

Du point de vue de la Tora, on distingue d’abord le bien que l’on souhaite faire par volonté personnelle de celui qu’il nous est ordonné de faire par obéissance au Créateur. Il est évident que dans le premier cas, on s’affirme davantage de manière personnelle ; dans le deuxième cas, on s’efface par son action, accomplie en toute modestie, devant la Volonté du Créateur.

La deuxième perspective présente à son tour trois niveaux différents, qui correspondent aux trois niveaux du corps humain. Ce dernier présente, de haut en bas, la tête, siège du cerveau ; le cœur, siège du sentiment ;et enfin le ventre qui évoque les appétits.

On pensera au ventre dans le cas où une initiative recherche la satisfaction d’un appétit ; cet appétit n’est pas alimentaire, mais il appelle une satiété comparable à celle qui suit un bon repas. C’est le bonheur d’avoir réussi dans une entreprise généreuse.

Le cœur se situe plus haut. Il peut être le siège de sentiments très nobles. Il sera à l’origine d’initiatives très louables, très dévouées aussi, en même temps qu’elles s’accompagnent de certaines ambitions, d’une certaine recherche des honneurs.

Le cerveau permet de s’élever encore plus haut : Car il permet de comprendre que la capacité de faire le bien autour de soi, est un cadeau nous est offert par le Créateur. Notre réflexion approfondie peut, à partir de là, nous permettre de nous élever à un tout autre niveau. Les moyens matériels dont nous disposons nous apparaissent comme un potentiel que nous offre le Créateur, pour que nous en fassions profiter ceux qui sont dans le besoin. Tout se passe comme si ces moyens matériels appartenaient encore maintenant au Créateur, Qui ne les met à notre disposition que pour combler les manques, qu’Il a volontairement mis en place pour que nous achevions de les combler. Une initiative généreuse devient alors une participation à l’œuvre globale du Créateur. A Sa bonté créatrice, nous répondons par notre altruisme.

Dans les forêts créées par le Créateur, il ne pousse ni tables, ni chaises, ni armoires. Ceci permet aux bûcherons et aux ébénistes de participer d’une manière irremplaçable par leur travail à la perfection du monde. Les exemples peuvent être étendus à toutes les variétés socio-professionnelles.

Mais il n’en existe aucune qui ressemble à la bonté du Créateur autant que celle qui exprime la bonté d’une créature.

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