jeudi 22 février 2007

L'ENFANT : Rav Yaacov Schlamme

Souvent, la question a été posée de savoir comment expliquer la rapidité et la facilité avec laquelle le petit de l’animal franchit les étapes qui le conduisent de sa naissance jusqu’à son indépendance, et inversement comment comprendre la lenteur et la difficulté extraordinaires avec lesquelles un enfant franchit les étapes depuis sa naissance jusqu’à son âge adulte en passant par son enfance et son adolescence.
Cette différence est d’autant plus étonnante qu’elle englobe non seulement le développement physique, mais aussi la maturation de l’esprit.
Que signifie cette différence ?

La qualité de vie de l’animal résulte directement de son instinct. Celui-ci est donné de manière parfaitement spécifique à chaque espèce animale.
Jamais une abeille ne construira ; jamais un castor ne produira de miel.
La croissance du corps de l’animal ne vise aucun autre idéal que celui que lui dicte son instinct. L’instinct inspire l’animal sans lui offrir beaucoup de choix.
Donc, rien n’empêche que son corps d’adulte lui soit très rapidement offert, et mis à la disposition de son existence instinctive, sans plus.
On peut dire que la croissance de l’animal ne lui procure aucune acquisition autre que l’existence instinctive vers laquelle elle le conduit.
Il en va tout autrement de l’enfant. Non seulement a-t-il vocation à une existence dont le plus important est dans les choix qu’il fera à l’âge adulte, mais déjà chaque étape de l’enfance, dans les bras de sa maman, au jardin d’enfants, à l’école, constituent des acquisitions qui seront déterminées dans ses choix d’adulte, donc dans ce qu’il y aura de plus important dans sa vie.

L’âge optimum pour l’acquisition de la marche, de la parole, de l’écriture, etc.…… n’est pas le même chez tous les enfants. Un enfant précoce pour ces acquisitions n’est pas nécessairement plus intelligent que les autres.
Le temps de la maturation présente en soi une grande importance, mais elle ne dépend pas toujours de la capacité intellectuelle. On peut commencer à comprendre ainsi la lenteur de la croissance chez l’enfant, par contraste avec celle du petit de l’animal, ou du poisson ou de l’oiseau d’ailleurs.
Chaque enfant a besoin du temps de grandir dans tous les domaines.
En plus du temps, il a besoin pratiquement de tout. Pendant de longues années, il comptera sur ses parents pour sa nourriture, son logement, son éducation.
Ses parents le combleront de ce qu’il a besoin. Suivant leur appréciation – elle-même construite sur les options de leur propre vie – ne pouvant pas donner tout l’importance sans limites , ils choisiront l’importance respective qu’ils attacheront aux besoins matériels , d’une part , et aux besoins moraux et spirituels , d’autre part, de leurs enfants.

C’est ainsi qu’un positionnement spirituellement fort des parents, guidera l’enfant vers une haute spiritualité. L’inverse se produira dans le cas de parents dont les efforts portent essentiellement sur la sécurité matérielle confortable.
Toutefois, il n’y aura eu de la part des parents qu’une sorte de fléchage, une sorte d’orientation. Finalement, c’est bien par sa liberté toute personnelle que l’enfant fixera son choix entre les différentes valeurs de la vie qui lui auront été inculquées. La décision lui appartient parfaitement.
Lorsqu’on réfléchit aux problèmes de l’enfance, plus on sera soi-même animé d’une haute spiritualité, et plus on sera capable de comprendre les enjeux qui font de l’enfance d’aujourd’hui la génération adulte de demain, et ensuite la clé des générations à venir.


Rav Yaacov Schlamme-5767

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