dimanche 20 mai 2007

réflexions:texte de Meir Feldmann-5767

Shiour du Rav Moshé Shapira chlita sur le livre de "Michlé"[les Proverbes] avec commentaires du Gaon de Vilna

Avertissement:le texte n'est qu'une adaptation en français d'un "shiour" du Rav dont la retranscription non exhaustive se voit naturellement limitée par la compréhension de l'élève,et par conséquent n'engage que sa propre responsabilité.


A l'occasion d'une explication du verset 10 du chapitre 5,le Rav va développer un thème d'une importance capitale: Quel est la forme authentique de la relation d'un Juif avec son Créateur.
Ce verset nous décrit les implications d'un lien qu'un homme entretient avec ce que Shlomo Hamelech nomme la "icha zara"-la femme étrangère-

" de peur que ne se rassasient des étrangers de ta force,et que ton labeur ne serve la maison d'un inconnu".

Le Gaon explique qu'il s'agit ici d'un atteinte à la partie dans l'homme nommée [ Roua'h],se manifestant sous deux formes:
1) le besoin permanent de bouger
2) un esprit soucieux obsessif
Ces deux troubles trouvent leur source dans les concepts [ Zar:étranger] et [ Nokhri:inconnu] et ne sont en fait que l'expression d'un mal unique!
C'est précisément ce double concept qu'on retrouve dans le verset (Psaume 81,10):

" Qu'il n'y ait pas en ton sein un dieu étranger,et ne te prosterne pas devant un dieu inconnu"

Explications du Rav:

1) Il y a "zar"et "nokhri" dans les deux versets précèdent,il n'est pas question ici d'une croyance erronée dans une quelconque "avoda zara",comme dans le verset [ dévarim 11:16]

" Faites attention de peur que ne soit séduit votre coeur ,que vous ne détourniez ,que vous ne serviez d'autres dieux et que vous ne vous prosterniez devant eux"

Rachi commente "d'autres dieux":ils sont indifférents à ceux qui les servent,l'idolâtre crie vers eux et il ne reçoit pas de réponse,il se retrouve donc comme un étranger [ Sifré].
Ici,la mise en garde ne vise pas le sujet sur lequel se porte le Service mais la façon de le servir.
Le rapport qui existe entre Hashem et nous est une relation de connexion.
Ce mode de relation implique que nous nous adressions à Lui dans un face à face .
Nous l'appelons par son Nom ,nous lui disons Tu,nous parlons avec un interlocuteur qui nous répond!
Cet avertissement du Deutéronome, ne constitue pas seulement une croyance futile comme adorer un pierre,c'est un Interdit de nous "adresser" à un "dieu" semblable à un étranger,qui n'entend pas;car se serait là une atteinte à la réciprocité de la théurgie.

2) La première fois qu'Hashem s'est adressé à nous, Il s'est dévoilé dans ces mots [ Exode 20,2]

" Je suis l'Eternel ton D.ieu ,qui t'ai fait sortir du pays d'égypte,d'une maison d'esclavage"

.......C'est Moi! celui que tu connais déjà,c'est Moi,qui m'adresse à toi!
Hashem s'adresse à nous de façon à ce que nous le connaissions.
en nous délivrant de l'égypte, Il s'est dévoilé afin que sous ce même dévoilement nos puissions toujours Le reconnaître.

3) Le second Commandement [ Exode 20:3]

" Tu n'auras point d'autre dieu que Moi."

Ce commandement vient exprimer la réciproque du premier Commandement,c'est à dire qu'une fois que j'ai compris comment Hashem se présente à moi,je m'adresse à Lui en tenant compte des mêmes modalités.
C'est de là que naît l'obligation d'accoler la prière de la "amida" tout de suite après la mention de la "géoula:libération".
Puisqu'Il s'est dévoilé à moi en qualité de libérateur,j'adresse ma prière au Libérateur.
Le mot "gaol" ( libéré) trouve aussi sa racine dans le terme " golel" ( dévoilé),on peut dès lors comprendre le principe de la "géoula" comme un dévoilement vers l'extérieur,alors qu'à l'inverse la "galout"(exil) se comprendrait comme un dévoilement vers l'intérieur,comme le démontre le Maharal de Pragues dans son ouvrage " Netza'h Israel".

En somme, nous avons le devoir de juxtaposer a "Téfila" au principe de la "géoula"afin de fonder notre Prière sur une antériorité;les " bra'hot" des jours de jeune en sont l'illustration parfaite " Celui qui a répondu à Avraham Avinou,Il nous répondra"; celui qui a répondu,c'est le dévoilement!

4) Le principe de cette connexion ,l'homme le porte en lui depuis la Création!
Quand je m'adresse à quelqu'un dont la face est tournée vers moi,le le reconnais ,et c'est précisément dans sa face que je trouverais les signes de reconnaissance [ dinim].

nous retrouvons cette notion de face à face ,dans la "Mitsva" de "Reia" ,c'et à dire l'obligation pour tout homme de voir et de se faire voir au "Beith Hamikdash" à l'occasion des "Trois Fêtes"
Il est d'ailleurs écrit à ce sujet [ Exode 23:17]:

" Trois fois par an ,chaque mâle parmi vous apparaîtra au Maître,D.ieu".
Les Sages du Traité Haguigua,lisent le mot " Reia" de deux façons:voir et se faire voir ;ainsi,de la mémé façon que tu viens voir,tu te fais voir!

5) la Kabbala des Richonim [ Pardes Rimonim,Chaaré Ora] nous dévoile que les mots "ani"(je),
"ata"(tu) et '"hou" (il) sont trois "kinouim"(surnoms) d'Hashem.
Quand je dis "tu" ,je m'adresse à ton "je".
Dès lors une réflexion sur l'antériorité s'impose à nous:puisque tout "je" s'adresse à un "tu", est ce que le "je" engendre le "tu"; ou au contraire le "je" n'existe que parce qu'il y a un "tu"?
Autrement dit, le "je" est-il la conscience de moi face à un "tu" antérieur,ou la marque de séparation laissant la place au "tu"?

Cette question est intemporelle,car elle est le propre de l'altéralité;la logique qui s'impose donc c'est d'envisager ces deux points de vue comme étant un seul phénomène ,lequel se divise en deux principes qui se nourrissent l'un de l'autre.
nous appellerons cet épiphénomène le "être ensemble".
A partir de là , on pourra affirmer que l'intensité avec laquelle je pourrais dire "tu" ,va déterminer la force de mon "je",car face à un mur,je n'ai pas de "je".

Le lieu unique où Hashem s'adresse à nous ,dans une association mutuelle , c'est la "Mida" de
"Malkhout", ici nous sommes tous les deux actifs.
C'est le lieu où le Roi et son peuple sont ensemble !
Le "je" , c'est la "Mida" de "Malkhout" ,par permutation des lettres de "ani",j'obtiens "Hayn"
(l'indescriptible) qi est la "Mida" de "Ketter"
C'est donc parce qu'Hashem veut que nous le servions uniquement dans cette dimension d'altérité ( Moi et toi) ,que sera qualifié d'étranger "zar" toute autre forme de relation!

6) En conséquence,quiconque sert une divinité ou une existence "enfermée",c'est à dire qui ne se serait pas dévoilée,meme si elle est vraie, s'appellera "serviteur de dieux étrangers".
Ce lien est aussi mentionné dans la Torah par " Connais le D.ieu de tes pères et sert le".

7) L'autre dégénerescence citée plus haut "Nokhri" sera une atteinte à la relation "face à face" du pont de vue de l'homme,à savoir une perte de sa face.
Tous les sens de l'homme se retrouvent dans son visage,auf le sens du toucher que le Rambam nomme "chose vile".
Les sens liés au "panim"(face) sont les canaux qui vont révéler les différents types de relation entre l'intérieur "p'nim"et l'extérieur.
L'intérieur désigne la parie la plus subtile de l'homme "la Neshama",alors que l'exterieur désigne sa partie la plus grossière " le corps".
Ainsi donc la face (panim) pourra etre désignée comme l'interface entre l'ame et le corps;c'est pour cette raison,sans doute,que le Rambam désigne le sens du toucher comme une "chose vile" ,il définit ainsi le strict rapport à l'exteriorité.
Tout homme agissant de la sorte, en niant sa face ,la perd et devient méconnaissable et donc inconnu("nokhri")!

En résumé , le principe des principes est pour nous la forme de service qui consiste à nous placer Face au Roi,dansun face à face où je lui parle et Il m'entend et me répond .
Nous n'avons pas d'autre service divin qu'avec e D.ieu qui s'est dévoilé au mont Sinai.
S'addresser à une divinité sans théurgie, c'est essayer de reproduire le rapport grec à la divinité,meme si elle était vraie,c'est une divinité indifférente et sans lien possible

Que D.ieu nous en protège...................

Meir Feldmann-Jérusalem-5767

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